De nombreuses publicités sur Internet font la promotion de sites de trading qui vous proposent de placer votre argent sur des produits financiers aux rendements élevés, alors que les livrets A et autres produits d’épargne ne rapportent presque plus rien. Problème : si certains de ces sites sont légaux et autorisés par les régulateurs français, d’autres sont des sites illégaux créés par des escrocs.
Description de l’arnaque
En surfant sur des sites de médias grand public ou sur des sites de rencontres, un internaute tombe sur une publicité proposant de gagner 3 000 € par jour en devenant trader.
Appâté par une promesse de gains conséquents sur une courte période, l’internaute clique sur la publicité et est dirigé(e) vers un site Internet attrayant qui semble légitime, où la fortune promise est à portée de clic.
Il suffit de s’inscrire auprès d’un courtier en ligne, puis de suivre les conseils prodigués par de supposés professionnels.
De quoi encourager la future victime à laisser nom, adresse électronique et numéro de téléphone.
Les traders du site entrent alors en scène. La prise de contact se fait généralement par téléphone. Se présentant sous de fausses identités aux patronymes 100 % franchouillards (« Fontaine », « Levasseur », « Laforge », « Blanchard » ou « Vernier ») et parlant un français impeccable, ils expliquent, rassurent, encouragent.
Pour ferrer leurs proies, les pseudo-traders ont deux trucs imparables : ce qu’ils appellent les « sessions de formation » au trading et, surtout, la preuve par l’exemple. Ils ouvrent un compte au nom de leur « client » et, grands seigneurs, le créditent d’un bonus qui, bien sûr, croît très vite grâce à leurs talents. En une journée, le bonus de 2 000 euros atteint 3 000 euros. Cette performance met en confiance la victime qui accepte d’augmenter la mise.
Les opérations de trading s’enchaînent, le plus souvent gagnantes. La victime est incitée à investir davantage quitte à emprunter à ses proches ou à souscrire des prêts. Quelques semaines plus tard, le trader lui annonce qu’il a perdu son argent. Il incite de nouveau la victime à de nouveaux versements pour se « refaire » et compenser les pertes.
Quand la victime a misé toutes ses économies ou qu’elle s’aperçoit de l’arnaque, il est trop tard. Le numéro qui lui avait été fourni ne répond plus et le site peut disparaître du jour au lendemain. Avant de renaître sous un nouveau nom et de séduire de nouvelles proies.
Une arnaque dans l’arnaque
Sans scrupules, les escrocs n’hésitent pas à usurper l’identité de médiateurs ou d’organismes de régulation pour arnaquer une seconde fois leurs victimes.
La plupart des victimes sont en effet rappelées par des pseudos sociétés de recouvrement prétendant travailler pour les services juridiques de la Banque de France, la COB ou l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Celles-ci prétendent pouvoir les aider à récupérer la totalité des sommes perdues, moyennant des frais de dossiers et des honoraires.
Le vice se pare aussi de vertu. Pour mettre en confiance la victime, le faux récupérateur de fonds lui dit qu’après cette procédure, elle devra signer un papier qui l’engagera à ne pas réinvestir les sommes récupérées pendant une période minimum de six mois sur le marché du Forex !
Les victimes sont en général ravies de recevoir un tel appel, et acceptent bien souvent la condition imposée : verser d’abord les frais de dossiers et les honoraires (souvent un pourcentage des sommes perdues à récupérer).
En fait, leurs interlocuteurs sont des employés du site sur lequel ils ont misé, se faisant passer pour des mandataires de l’AMF. Ils ont leur numéro de téléphone puisque les victimes l’ont laissé avec leurs coordonnées lors de leur inscription sur le site de trading en ligne frauduleux.
Information
Depuis 2007, le Forex s’est ouvert au grand public. Il a été suivi quelques années plus tard par celui des options binaires. Dans les deux cas, il s’agit de placements hautement spéculatifs donc risqués et à conseiller à des traders aguerris.
Les signes d’alerte
« Votre argent 100 % en sécurité avec nous ». Rien n’est plus faux. Les très rares gagnants ont toutes les peines du monde à récupérer leurs gains.
« Gagnez 1200 € par jour sans bouger de chez vous ! », « Faîtes fortune en un mois », autant de publicités racoleuses. La possibilité de gains fabuleux et en très peu de temps doit éveiller la méfiance.
La plupart de ces sites malhonnêtes sont situés à l’étranger, un certain nombre à Londres, mais le plus souvent à Chypre, en Israël, en Ukraine ou dans des paradis fiscaux très difficiles à retrouver.
Quels sont les risques ?
Celui de vous faire perde votre argent en quelques minutes. N’est pas trader qui veut, quoi qu’en disent les publicités des sites de trading. D’après l’AMF (Autorité des marchés financiers), 9 clients sur 10 ont perdu leur argent en tradant auprès de sites de Forex légaux. Quand aux sites illégaux, 100 % des victimes ont perdu leur argent.
Comment se protéger ?
Méfiez-vous des publicités trop aguicheuses qui fleurissent un peu partout sur Internet. En effet, les institutions financières sérieuses n’attirent jamais les épargnants en mettant en avant des îles paradisiaques, des femmes dénudées ou des photos de voitures de sport… Et, surtout, ne croyez jamais au Père Noël. Aucun épargnant, en cette période de taux d’intérêt bas, ne peut profiter, sans une énorme prise de risque, d’un placement très rémunérateur.
Prenez le temps d’effectuer des recherches approfondies sur toute occasion de placement qui s’offre à vous afin d’éviter de prendre des risques non payants.
L’AMF publie régulièrement des « listes noires » des sites Internet et entités proposant en France, sans y être autorisés, des placements risqués sur le marché des changes (Forex) ou via des options binaires. Attention, ces listes peuvent ne pas être complètes car de nouveaux acteurs non autorisés apparaissent régulièrement.
Restez tout aussi méfiant si ces sites apparaissent dans les liens sponsorisés des moteurs de recherche. Leur seule présence n’est pas un gage de sérieux et sûreté.
La promesse d’un gain facile peut sembler séduisante. Mais lorsque ça a l’air trop beau pour être vrai, c’est que ce n’est probablement pas vrai !
Évitez le Forex et les options binaires. Ce ne sont pas des produits pour le grand public. Le risque de pertes est très important.
Sachez résister à la pression et réfléchissez toujours avant d’agir.
L’AMF (Autorité des Marchés Financiers) n’adresse jamais de courrier ou de message électronique aux particuliers.

